La période des fêtes expose les organisations à une vulnérabilité paradoxale. Alors que les équipes réduisent leur activité, que les processus de validation ralentissent et que l’attention collective se relâche, les cyberattaques atteignent au contraire leur pic d’intensité. Les incidents de décembre 2024 confirment cette tendance désormais établie.
Des infrastructures critiques paralysées en pleine période de tension
À la veille de Noël, La Poste a subi une attaque par déni de service distribué (DDoS) revendiquée par des hackers pro-russes. Le site laposte.fr est devenu inaccessible pendant plusieurs heures, privant les utilisateurs de l’accès aux services en ligne au moment précis où le trafic logistique atteignait son maximum annuel. Les plateformes de service client ont également été touchées, obligeant l’entreprise à gérer une communication de crise en temps réel.
La Banque Postale n’a pas été épargnée. Ses clients se sont retrouvés dans l’impossibilité d’accéder à leurs comptes en ligne, bien que les opérations essentielles paiements par carte, retraits et virements aient continué de fonctionner. Les autorités ont confirmé qu’aucune donnée personnelle n’avait été compromise : l’objectif des attaquants était de saturer les infrastructures, pas de voler des informations. L’incident démontre qu’aucune organisation, quelle que soit sa taille ou ses moyens, n’est à l’abri lorsque la charge opérationnelle est maximale et les équipes sous pression.
En Roumanie, près de 1 000 ordinateurs de l’autorité nationale de gestion de l’eau ont été paralysés par une attaque ransomware exploitant notamment le chiffrement BitLocker. Si la distribution d’eau n’a pas été interrompue, les systèmes internes messagerie, bases de données, outils métiers ont été lourdement affectés. L’incident rappelle la fragilité persistante des services essentiels face aux attaques opportunistes de fin d’année.
Le secteur privé face à une fenêtre d’opportunité
Pour les entreprises, la période des fêtes crée un terrain propice aux intrusions. Congés simultanés, astreintes allégées, circuits de validation fragmentés : autant de failles organisationnelles que les attaquants exploitent méthodiquement. Les campagnes de phishing se multiplient, jouant sur l’urgence des livraisons, les clôtures comptables ou les renouvellements d’accès aux outils cloud.
Une tendance particulièrement préoccupante émerge : la montée en puissance des attaques par hameçonnage OAuth. Ces techniques permettent de contourner l’authentification classique en usurpant directement les jetons d’autorisation, donnant ainsi un accès immédiat aux messageries et données sensibles sans jamais solliciter de mot de passe. La sophistication n’est plus nécessaire quand le timing suffit.
Préparer ce qui ne peut être évité
Les attaques de fin d’année ne reposent pas sur une complexité technique accrue, mais sur une synchronisation tactique. Elles misent sur une baisse collective de vigilance et des délais de réaction étirés. Un incident survenu un 24 décembre peut ainsi demeurer non détecté plusieurs jours, laissant aux attaquants le temps de consolider leur position dans les systèmes compromis.
Face à ce constat, l’anticipation devient la seule réponse viable. Sécuriser les accès distants avant les départs en congés, préparer des procédures de réponse allégées mais opérationnelles, maintenir une supervision minimale mais réactive, sensibiliser les équipes aux signaux faibles : autant de mesures qui réduisent drastiquement la surface d’attaque.
Chez Ventury Technology, nous structurons cette préparation avec les organisations que nous accompagnons. Parce qu’en matière de cybersécurité, une règle demeure inchangée : les attaquants ne connaissent ni trêve, ni répit, ni période creuse.


