Le secteur immobilier, longtemps considéré comme un domaine à l’abri des cybermenaces, est de plus en plus ciblé par des hackers. Qu’il s’agisse d’agents immobiliers, de constructeurs ou de courtiers, les cyberattaques prennent de l’ampleur, exposant des données sensibles et compromettant la confiance des clients. Cet article présente trois exemples marquants d’attaques récentes dans le secteur.
1. Meilleurtaux : Les données de clients exposées
Le courtier français Meilleurtaux, spécialisé dans le courtage en crédits immobiliers, a récemment subi une cyberattaque qui a exposé des données personnelles de ses clients. Le 27 septembre 2024, l’entreprise a averti ses clients d’une fuite de données suite à une attaque externe sur ses systèmes. Les informations compromises incluent des données sensibles telles que les noms, coordonnées, revenus et situations professionnelles des clients.
Cette situation pourrait permettre aux cybercriminels de mener des campagnes de phishing ciblées ou même d’usurper l’identité des conseillers immobiliers en utilisant les informations volées. Meilleurtaux a insisté sur le fait qu’elle ne demanderait jamais de virement bancaire par téléphone, alertant ainsi ses clients sur les risques d’escroqueries qui pourraient en découler. Malheureusement, cette attaque ne fait pas exception dans un paysage où les fuites de données se multiplient dans de nombreuses entreprises françaises.
2. Happy-Immo : Une rançon de 100 000 euros
Un autre exemple alarmant provient de Happy-Immo, le plus grand réseau d’agents immobiliers indépendants des Hauts-de-France. En mars 2024, l’entreprise a été victime d’une attaque par ransomware, un virus exigeant une rançon de 100 000 euros en échange de la restitution des données volées. Jérôme Rheims, gérant de Happy-Immo, a rapporté que l’attaque avait causé la perte de 450 fichiers clients, entraînant un arrêt complet des activités de l’entreprise.
Le webmaster de Happy-Immo a expliqué que malgré les précautions prises, une simple connexion à un serveur vérolé a suffi pour que le ransomware se propage rapidement à tous les serveurs. Bien qu’il ait été contacté pour payer une somme réduite de 10 000 euros pour récupérer ses données, Rheims a refusé, mobilisant plutôt ses collaborateurs pour reconstituer les fichiers perdus. Cet incident souligne la vulnérabilité des entreprises face à des outils de plus en plus sophistiqués utilisés par les hackers.
3. Bouygues Construction : Un exemple de l’évolution des cybermenaces
Bouygues Construction, l’un des leaders dans le secteur de la construction, a également été ciblé par des cyberattaques. En janvier 2020, l’entreprise a subi une attaque de ransomware qui a chiffré 237 postes de travail. Ce type d’attaque, qui bloque l’accès aux données jusqu’à ce qu’une rançon soit payée, illustre la menace croissante que représente le secteur de la construction, désormais considéré comme une cible lucrative.
La vulnérabilité du secteur immobilier est exacerbée par le fait que de nombreuses entreprises n’ont pas encore investi suffisamment dans la cybersécurité. Selon une étude, 74 % des entreprises immobilières ne sont pas préparées aux cyberattaques, ce qui en fait une cible privilégiée pour les hackers.
Conclusion
Les récentes cyberattaques contre des acteurs majeurs du secteur immobilier mettent en lumière une problématique de plus en plus préoccupante. Avec l’accélération de la numérisation, les entreprises doivent non seulement renforcer leurs mesures de sécurité, mais également sensibiliser leurs employés aux risques associés à la cybersécurité. La protection des données sensibles n’est pas seulement une obligation légale, mais également une nécessité pour préserver la confiance des clients et assurer la pérennité des entreprises.