Pegasus : au Mexique, de nouvelles victimes du logiciel espion malgré les promesses du pouvoir

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Le logiciel espion Pegasus continue, malgré les promesses des autorités, à être utilisé au Mexique contre des journalistes et des défenseurs des droits humains. C’est ce qu’a déterminé l’ONG mexicaine R3D, spécialisée dans la défense des libertés numériques.

Trois nouvelles victimes ont été identifiées. Parmi elles figure Raymundo Ramos Vazquez, dont le téléphone a été piraté à au moins trois reprises en août et en septembre 2020. Ce défenseur des droits humains travaille depuis des années sur les exactions de l’armée mexicaine et ces faits sont survenues peu de temps après qu’il a évoqué publiquement l’implication de l’armée dans le meurtre de trois civils. Le Citizen Lab note qu’à la période où son téléphone a été infecté, M. Vasquez était en contact régulier avec de nombreuses associations et organisations internationales spécialisées dans la défense des droits humains.

La deuxième victime nouvellement identifiée s’appelle Ricardo Raphael. Ce journaliste a lui aussi été piraté trois fois : en 2019 alors qu’il faisait la promotion de son livre sur le cartel Los Zetas ; et en 2020 après avoir dénoncé publiquement les dérives et les manquements des autorités dans leur lutte contre les cartels. A R3D, il a expliqué avoir constaté, en 2022, que des extraits de ses conversations privées avaient été envoyées à certains de ses interlocuteurs, sans doute pour le décrédibiliser.

Une troisième victime, un journaliste du média Animal Politico, a été retrouvée mais son identité est gardée secrète « pour des raisons de sécurité ». Son téléphone a été infecté le jour de la publication d’un article sur les violations des droits humains par l’armée mexicaine.

Ces nouveaux cas d’infection par l’outil de surveillance de NSO ne manqueront pas de relancer la polémique. D’autant plus que, à plusieurs reprises après son élection, en 2018, Andres Manuel Lopez Obrador s’est démarqué de son prédécesseur en affirmant renoncer à Pegasus et à la surveillance illégale.

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